› Bonjour Francesco, toutes nos félicitations pour ta nomination au poste de professeur de trombone au Conservatoire de Musique de Genève. Cela a dû être une belle épreuve et une grande réussite pour toi. Qu'as-tu prévu comme développement dans les semaines ou les mois à venir ?
Bonjour Claude, merci beaucoup ! Depuis qu'ils m'ont annoncé que j'avais gagné le concours, j'ai pleuré, car c’était mon rêve… et dans ce bâtiment, au Conservatoire de Musique de Genève, je suis arrivé il y a presque 20 ans pour étudier au Conservatoire Supérieur. Vingt ans plus tard, je me retrouve professeur au Conservatoire. C'était une immense émotion. Chaque fois que j'entre dans ce bâtiment, c'est très fort pour moi. J’ai envie d’honorer pleinement ma mission. J’ai déjà commencé à organiser des présentations scolaires et à prendre contact avec des collègues pour des projets futurs. J’enseignerai aux élèves de 6 à 24 ans, jusqu'à l'obtention du certificat d'études musicales et pour qui le souhaite je peux les accompagner à la préparation pour l’examen d’entrée dans une Haute École de Musique. Je me réjouis de commencer !!!
› Pourrais-tu nous présenter tes projets musicaux actuels ?
En ce moment, je prépare les saisons futures pour mon activité de soliste et en musique de chambre. Il y a toujours mes ensembles historiques, avec Humberto Salvagnin pour le duo avec orgue, et avec Carlotta Bulgarelli pour les duo avec harpe.
Avec Humberto, nous explorons un nouveau répertoire, avec des nouvelles créations qui nous sont dédiées et des arrangements que nous allons vous faire découvrir. Nous avons même une nouvelle tenue très jolie. La première date de la saison prochaine sera le vendredi 18 octobre 2024 pour la 15eme édition du Festival d’orgue de Ferney Voltaire.
En duo avec Carlotta Bulgarelli nous avons sorti en novembre 2023 "Sueño el Sur", notre nouvel album. Nous avons de nombreux projets, et nous donnons un concert le 30 juin 2024 au Léman Bouquet Festival à Yvoire, dans un cadre magnifique, ou je représenterai avec le duo l’orchestre dont je fais partie, l’Orchestre de Chambre de Genève.
Justement, j’aurai aussi une très belle saison avec l'Orchestre de Chambre de Genève. Je vous invite à découvrir le programme 2024-2025 sur le site de l'orchestre, la saison prochaine est magnifique !
Je suis également en train de travailler sur l'enregistrement d'un quatrième album, en collaboration avec des compositeurs du monde entier. De plus, je me produirai en tant que soliste le 27 octobre 2024 avec l’Ensemble de Cuivres Mélodia et le 30 mars 2025 au Victoria Hall avec l'Orchestre Symphonique Genevois.
› Pourrais-tu nous présenter tes projets musicaux actuels ?
En ce moment, je prépare les saisons futures pour mon activité de soliste et en musique de chambre. Il y a toujours mes ensembles historiques, avec Humberto Salvagnin pour le duo avec orgue, et avec Carlotta Bulgarelli pour les duo avec harpe.
Avec Humberto, nous explorons un nouveau répertoire, avec des nouvelles créations qui nous sont dédiées et des arrangements que nous allons vous faire découvrir. Nous avons même une nouvelle tenue très jolie. La première date de la saison prochaine sera le vendredi 18 octobre 2024 pour la 15eme édition du Festival d’orgue de Ferney Voltaire.
En duo avec Carlotta Bulgarelli nous avons sorti en novembre 2023 "Sueño el Sur", notre nouvel album. Nous avons de nombreux projets, et nous donnons un concert le 30 juin 2024 au Léman Bouquet Festival à Yvoire, dans un cadre magnifique, ou je représenterai avec le duo l’orchestre dont je fais partie, l’Orchestre de Chambre de Genève.
Justement, j’aurai aussi une très belle saison avec l'Orchestre de Chambre de Genève. Je vous invite à découvrir le programme 2024-2025 sur le site de l'orchestre, la saison prochaine est magnifique !
Je suis également en train de travailler sur l'enregistrement d'un quatrième album, en collaboration avec des compositeurs du monde entier. De plus, je me produirai en tant que soliste le 27 octobre 2024 avec l’Ensemble de Cuivres Mélodia et le 30 mars 2025 au Victoria Hall avec l'Orchestre Symphonique Genevois.
› Pourrais-tu nous présenter tes défis, voire tes envies pour le futur ?
En Suisse, nous avons la chance d'avoir un grand nombre de musiciens amateurs et il y a une culture des cuivres assez fantastique. Je constate que beaucoup d'adultes amateurs n'obtiennent pas les résultats qu'ils aimeraient avec leur instrument. J'ai donc décidé, à partir de l'année prochaine, de lancer une formation pour aider ces personnes à s'épanouir avec leur instrument. Il est essentiel de trouver son compte en jouant et je pense que j'ai quelque chose à apporter pour aider celles et ceux qui le souhaitent. Je mettrai des informations sur mon site et les réseaux sociaux au moment venu.
› Tu joues depuis de nombreuses années sur un trombone Vincent Bach, équipé de barillet Hagmann, dont tu vantes toujours les qualités. Est-ce que tes sensations ou ton approche de l'instrument ont changé ? Est-il toujours aussi bien pour toi, après presque 20 ans de collaboration avec nous ?
J'ai toujours joué sur un Bach et avec barillet Hagmann depuis 2009, j’ai reçu ce magnifique cadeaux de la part de ma famille à la fin de mes études à la HEM de Genève. Ce qui est très important, c'est que l'équipe de Servette-Music a toujours pu suivre mon évolution en tant que musicien tromboniste, et répondre à mes besoins. Au cours de cette évolution, nous avons trouvé des astuces, fait d’innombrables petits changements et ajustements sur l’instrument, car en tant que musiciens, nous sommes toujours en évolution.
Cette collaboration est incroyable car elle m’accompagne depuis presque 20 ans de vie professionnelle, depuis mes études jusqu’à notre collaboration professionnelle. Par exemple, j'ai adopté les barillets Hagmann de première et deuxième génération ainsi que les anneaux de résonance, qui m'aident beaucoup dans ma façon de jouer… J'ai aussi utilisé un anneau de résonance spécial sur le pavillon pendant une certaine période, lorsque j'en avais besoin. Enfin, l'adjonction de repose-mains a été très importante pour moi car je passe beaucoup de temps avec mon trombone.
Ce sont des petites choses, mais elles accompagnent la vie d'un musicien. Même si elles semblent insignifiantes, elles sont très importantes pour quelqu'un comme moi qui fait beaucoup de concerts avec différents ensembles et à besoin d’une grande flexibilité sonore. D'ailleurs, nous travaillons sur un nouveau design basé sur le trombone Bach et je pense que tout le monde pourra en bénéficier afin de trouver un son pur et des sensations de jeu très confortables.

› Lors de ton précédent album, "Paradise Bone" en 2021, tu avais exploré un répertoire international avec une perspective ouverte sur le monde. Avec ton nouvel opus, "Sueño el Sur", tu nous emmènes dans le Sud, en Amérique latine en particulier. Qu'est-ce qui a guidé tes choix artistiques ? Qu'as-tu particulièrement bien réussi dans ce nouvel album ?
Je reviens un peu en arrière. Chaque album a donné naissance au suivant. Mon premier album, "Stella" en 2015, m'a permis de collaborer avec de nombreux compositeurs. Cette collaboration m'a beaucoup inspiré et a amené la réalisation de mon deuxième album, "Paradise Bone", qui est devenu un projet énorme. J'ai travaillé avec environ 80 musiciens du monde entier.
Pendant la pandémie de Covid, j'ai été invité à jouer en soliste à la radio et ils m'ont demandé une nouveauté. J'ai alors invité la talentueuse harpiste Carlotta Bulgarelli à jouer avec moi la "Méditation de Thaïs". Le public a tellement apprécié notre prestation que je lui ai proposé d'enregistrer cela dans "Paradise Bone". Le mélange trombone et harpe est inédit et magique. Nous avons effectué une grande recherche sonore et commencé avec des pièces existantes pour notre duo, mais le répertoire était limité. Nous avons demandé des créations et arrangé des pièces pour ce duo que nous avons décidé d’enregistrer dans notre album "Sueño el Sur". Ce dernier propose des œuvres de Piazzolla, Crespo, Villa-Lobos mêlées à des créations contemporaines d’inspiration latine. Des compositeurs renommés comme David Short et Corrado Maria Saglietti ont adapté des pièces pour nous et pour notre album. Je crois que nous sommes en train de créer un nouveau répertoire pour trombone et harpe, qui n'existait pas jusqu'à présent.
› Tu as eu une expérience insolite récemment avec ton trombone et Servette-Music t'a dépanné. Peux-tu nous en parler ?
Alors, je crois que c'est l'expérience la plus insolite de ma vie. J'ai eu un accident et mon trombone était inutilisable juste avant la répétition générale pour un concert important, heureusement j’étais à Genève. J'ai immédiatement appelé Servette-Music, et dix minutes plus tard j'avais une coulisse de remplacement, car je pensais que seule la coulisse était endommagée. Heureusement, nous étions à proximité ! J'ai commencé la répétition, mais après avoir joué trois notes, j'ai réalisé que les barillets ne fonctionnaient plus non plus. J'ai rappelé et dix minutes après j'avais un trombone complet, sauf mon pavillon que j'ai gardé pour ne pas me sentir trop…nu (rires). D'ailleurs, j'ai encore ce trombone, que j’utilise en attendant que l'autre soit réparé.
Mais il m’est aussi arrivé autre chose il y a peu : un dimanche après-midi, j'avais un récital important en tant que soliste. J'avais osé toucher à mon barillet la veille pour ajuster quelque chose, et une petite-heure avant de monter sur scène il s'est complètement démonté et était inutilisable. J'ai alors appelé Claudio Maragno, qui est aussi mon ami – nous sommes arrivés à Genève à peu près en même temps, lui chez Servette-Music et moi pour mes études. C'est une des premières personnes que j'ai rencontrées ici. Il m'a piloté par WhatsApp en vidéo. J’avais perdu l’espoir, mais il m’a dit quels outils prendre et il a guidé tous mes gestes. Nous avons dû nous y reprendre plusieurs fois avant d’y arriver, mais ça a marché et j'ai pu jouer mon récital sans problème. Je lui suis très reconnaissant.
› Quelles sont tes influences majeures et tes styles préférés ? Et comment ton approche a-t-elle évolué avec le temps ?
Mon groupe musical préféré, c'est Queen. J'aime aussi beaucoup Frank Sinatra, la chanson française, Pink Floyd. Dans mes moments de détente, j'écoute beaucoup Louis Armstrong. Quand j'étais enfant, mon frère et moi écoutions ses disques tous les soirs avant d'aller au lit.
Ces dernières années, j'ai pris l'habitude, lorsque je dois jouer une œuvre orchestrale, de l'écouter de nombreuses fois. Je profite de cette chance de jouer dans un orchestre pour m'imprégner profondément de la musique. Je crois que l'on peut vraiment comprendre la musique et ce que voulais dire le compositeur en l'écoutant souvent. Par exemple, je prends une symphonie et je l'écoute une fois par jour, ou tous les deux jours. Cela me permet de vraiment m'approprier la musique, comme on le ferait pour apprendre une langue : plus on l'écoute, plus on la comprend. Parfois, même sans parler la langue, on commence à comprendre certaines choses en “baignant dedans”. C'est pareil avec la musique.
Chaque concert est pour moi une opportunité d'enrichir mes connaissances musicales. J'écoute attentivement mes collègues pendant les répétitions, et chaque semaine est une nouvelle découverte en fonction du programme que je dois jouer. Quand j'étais étudiant, je ne le faisais pas autant. Avec l'expérience, je réalise combien il est important d'écouter, de connaître et de s'imprégner des œuvres que l'on joue, y compris les partitions des autres instruments, pour vraiment entrer dans la musique et transmettre au mieux le message du compositeur. J’ai beaucoup évolué avec l’expérience.
› Si tu devais donner un conseil à une jeune ou un jeune musicien qui débute, lequel serait-il ?
Dès qu'ils commencent, il faut leur parler de musique, de messages musicaux, d'écoute et d'imagination. La musique est un art, et nous sommes des artisans du son. Chaque son, chaque note doit transmettre une information, un message, un état d'esprit, raconter une histoire. Parfois nous sommes trop concentrés sur les aspects techniques. Je m'efforce de communiquer cela à mes jeunes étudiants dès le début, car cela a énormément influencé ma propre conception de la musique et ça m’a énormément aidé à résoudre des difficultés avec mon instrument. J'aime donner l'exemple des petits points que les enfants relient pour former une image. Les notes sont comme ces petits points : elles ne prennent sens que lorsqu'on les relie avec notre souffle, notre intensité musicale et nos images mentales. Ainsi, nous créons de la musique.
› Une note pour la fin ?
La musique est un outil d'évolution personnelle dans de nombreux domaines, pas seulement musicaux. À mon avis, tout le monde devrait faire de la musique. Mon objectif et tant qu’enseignant n'est pas seulement de guider les élèves sur le plan musical, mais aussi de les accompagner dans leur développement global. Certains feront de la musique pour s'amuser, d'autres deviendront professionnels. Mon enseignement est basé sur les besoins spécifiques de chaque élève, et évolue avec eux pour les aider à atteindre leur plein potentiel. Le parcours musical de chacun est un long voyage !