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25.06.2025 : Stephan Montinaro, son interview et son actualité.

25 juin 2025 par
25.06.2025 : Stephan Montinaro, son interview et son actualité.
VPI

INTERVIEW :  Stephan Montinaro

Bonjour Stephan, tu es responsable du secteur batterie et percussions, mais aussi des claviers et de la partie Studio-Sono chez Servette-Music, tu es aussi propriétaire d’une école de musique, Music Arts Academy, très active sur la place genevoise. Et tu es également un musicien reconnu et apprécié par tes pairs. Avant de commencer, peux-tu présenter ton parcours à nos lectrices et nos lecteurs ?

Après une scolarité normale qui m'a mené à la maturité, j'ai fait un essai à l’uni en physique mais j’ai vite déchanté. Concernant la musique j’ai fait le Drummers Collective à New York et décidé de prendre une direction dans le monde de la musique mais dans son ensemble: enseignement, fabrication des instruments et vente. Pour être sûr de bien faire j’ai fait une formation en compta et gestion pour ne pas partir dans l’inconnu. En 1993, je crée Backbeat mon école de musique, en 1994 Music Arts un magasin qui englobera aussi l’école de musique. En étant revenu de New York en 1990 j’ai eu la chance de tourner et enregistrer massivement et profiter à 100% du métier de musicien. Mais Genève n’étant pas une capitale de la musique et ne possédant aucune infrastructure pour proposer aux musiciens de musique moderne d’en faire un métier, je me suis tourné dans la création de mon école et de mon magasin. Depuis, j’ai aussi eu la chance d’avoir également des commerces dans la gastronomie italienne, ainsi qu'un restaurant (mais ça c’est une autre histoire...). En 2018, j’ai rejoint l’équipe Servette Music en y transférant mon shop batterie pour continuer à offrir des instruments et un service de qualité aux batteurs. Avec l'expérience accumulée avec toutes ces années d’enseignement (depuis 35 ans), j’ai la chance de donner pas mal de cours à des enfants qui ont des troubles de l’attention, souffrant d’hyper-activité et d’autisme; pour ce faire, je me fais aider évidemment par des spécialistes du domaine pour proposer un autre chemin dans l’étude de la musique.


> Comment as-tu acquis toutes ces compétences ? Car pour gérer une école, et y donner des cours, jouer dans diverses formations locales et gérer un secteur dans un magasin, il faut en connaître des choses ?

Tout commence avec l’intérêt que l’on porte à l’instrument, être curieux et d’essayer de comprendre tous les mécanismes qui ne s’arrêtent pas seulement à la musique. C’est alors que les possibilités autres et plus pointues s’offrent à vous: la fabrication, l’enseignement, le conseil ou la vente. Mais pour bien faire, il faut non seulement acquérir des compétences commerciales, linguistiques, de fabrication mais aussi bien s’entourer pour mener à bien cette « mission ». Evidemment le tout en continuant à travailler son instrument et à jouer dans des formations et styles les plus divers, c’est en étant au contact des musiciens que l’on peut sonder les possibilité d’une demande, d’un manque ou d'une nouvelle proposition.


> Comment ton choix s’est porté sur le batterie, à quel âge ? Quelle a été ta première batterie ou ton premier instrument ? 

A l’âge de 9 ans je voulais faire de la batterie à Versoix et c’est à la musique municipale de Versoix que l’on m’a conseillé (ou plutôt obligé, rires...) à commencer par le tambour, la grosse caisse et les instruments de percussions plus classiques, c’est ensuite que j’ai pu aborder la batterie. Cela dit, ce fut un excellent chemin car le tambour m’a donné une excellente base, pour ensuite rapidement progresser.



> Quel a été le tournant dans tes études musicales ?

New York, des centaines de batteurs talentueux mais aussi des pros qui t’encouragent car il y a de la place pour tout le monde et chacun est unique à sa manière. Cette philosophie m’a permis de chercher une amélioration de perfectionnement permanent et surtout d'être capable de jouer n’importe quel style dans n’importe quelle situation.


> Dans quelles autres formations joues-tu actuellement ? Quels sont tes projets musicaux?

Actuellement je joue dans un groupe de covers The New Balls, et aussi dans un projet plus libre musicalement ID Pop V2 avec Ivan de Luca à la basse. Je fonctionne également sur appel pour des gigs ou des séances de studio. Dès que j’aurais plus de temps, je monterai un band d’exploration sonore qui mélangera aussi Groove et complexité.


> Chez Servette-Music, tu fabriques également des caisses claires de la marque Backbeat et tu répares et entretiens aussi des batteries, où et comment as-tu appris tout ça?

J'ai appris tout ça à travers le réglage, et cela depuis que je joue, car il est pour moi le transmetteur du Groove dans la musique, vous maitrisez votre son et votre toucher, vous devenez une pièce de choix dans la musique. Pour la fabrication, il y a eu déjà un intérêt depuis mes débuts quant à la fabrication des batteries, ensuite la chance à fait que j’ai pu rencontrer Tullio Granatello fondateur de la marque Tamburo, qui m’a ouvert ses portes et montré toutes les étapes de la fabrication. Ensuite, les rencontres avec les luthiers de marques prestigieuses ont aussi confirmé et enrichi mon travail. Les caisses que je fabrique sont une extension de ma philosophie: elles doivent refléter l’expression de la musicalité dans ses moindres détails, donc des caisses qui sonnent selon les désirs des batteurs sans trop attacher d’importance au superflu esthétique mais reste concentré sur la qualité acoustique.


> En tant que spécialiste, tu as également créé une section cymbales très appréciée de la clientèle, où et comment as-tu acquis ces connaissances ?

En fréquentant les fabricants dans leurs usines ponctués par des échanges sur les phases de fabrication. Dès 1986, j’ai commencé à m’intéresser à la manufacture lors d'une visite chez Paiste, puis, tout à tour d’autres marques. Il y a eu surtout une rencontre avec Roberto Spizzicchino qui est un maitre/gourou dans la fabrication avec une approche très musicale de la cymbale; cette philosophie rejaillit d’ailleurs avec une multitude de petits fabricants qui proposent des cymbales. Pour notre stock chez Servette Music, nous suivons la philosophie de l’excellence : tout est testé, sélectionné et choisi. Notre stock est donc composé de pièces uniques et aussi nous pouvons aller chez tel ou tel fabricant fabriquer une cymbale pour répondre à la commande spéciale d’un client.



> Quels sont tes styles de prédilection, tes préférences musicales ?

Il y a deux évidences: la musique que l’on écoute pour le fun, passer le temps, l’analyser, l’inspiration, la curiosité. Et celle que l’on veut jouer, c’est après une écoute approfondie que l’on peut s’essayer à la jouer et prendre du plaisir. Dans les deux cas, le panorama musical doit être le plus large possible.


> Comment c’est chez Servette-Music pour toi, vu de l’intérieur?

Une maison composée d’amis, de musiciens, d’artisans, tous en interaction pour développer de nouvelles idées ou explorer de nouvelles pistes. Cette maison de plus d’un demi siècle à une clientèle exigeante et se doit de continuer cette tradition d’excellence à tous les niveaux, j’espère que ma modeste contribution suit cette ligne.


> Qu’espères-tu réaliser dans le futur, y a-t-il un rêve dans le domaine de la musique que tu aimerais réaliser ?

Le rêve ultime serait de rendre Genève une capitale de toutes les musiques: un lieu où magasins, écoles, artisans, tourneurs, labels, salles de concert, studios d’enregistrement y foisonneraient sans aucune limite. L’offre serait telle que les échanges culturels avec d’autres villes feraient tomber certaines barrières, qui n’auraient plus besoin d’être là. Evidemment c’est utopique, la brutale réalité annoncée dans la presse nous rend frileux pour prendre ce genre de risques, mais qui ne tente rien…


> Quel conseil tu donnerais à une ou un jeune qui voudrait commencer un instrument de musique ?

Déjà éviter la guitare ou certains instruments…Trêve de plaisanterie, avant de choisir un instrument, en essayer un maximum, les sensations vont apparaître à ce moment-là , et ensuite choisir l’instrument avec lequel on a le plus de plaisir à jouer. Car oui, c’est le plaisir qui vous fera crocher, travailler ensuite son instrument et avoir une vraie relation avec un prof. pour ensuite intégrer un groupe. La suite vous la connaissez…