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16.05.2025 : Le duo de guitares - Christophe Leu et Philippe Dragonetti

16 mai 2025 par
16.05.2025 : Le duo de guitares - Christophe Leu et Philippe Dragonetti
VPI
Bonjour Christophe, bonjour Philippe. Vous êtes tous deux d'anciens professeurs de musique, l'un au CPMDT et à l'ETM (aujourd'hui l'eMa) , l'autre au Collège de Genève. Aujourd'hui, vous formez le duo de guitares Christophe Leu et Philippe Dragonetti. Quelle est votre actualité ?


Christophe : notre actualité, c'est la sortie de notre nouvel album "Hurry Up". On voulait le faire il y a cinq ans, mais entre le Covid et quelques soucis de santé, on a repoussé. Finalement, c'était une bonne chose : aujourd'hui, on joue mieux, on est plus inspirés, on a pu répéter, peaufiner, travailler en profondeur. On habite à 300 mètres l'un de l'autre, donc même pendant les périodes de restrictions, on a pu continuer à bosser.


Philippe : On en a profité pour apprendre tout notre répertoire par cœur. Ce n'était pas anodin : notre musique est souvent écrite, construite. En supprimant les partitions, on a gagné en connexion, en liberté de jeu. On s'écoute mieux, on est plus ensemble.



Quelles ont été vos inspirations pour cet album ?


Philippe : D'abord, l'envie de poser une trace. On joue ensemble depuis longtemps, il était temps d'enregistrer quelque chose. Côté inspiration, c'est un vrai mélange : musique classique, jazz, rock, blues, folklore. L'originalité, c'est surtout notre duo : guitare classique nylon d'un côté, guitare électrique de l'autre. Les deux sonorités s'accordent à merveille, c'est homogène mais varié. Et c'est ce que les gens retiennent souvent : ce son particulier.


Christophe : Oui, et on est tous les deux polyvalents. Moi, j'ai un bagage classique et blues, Philippe plutôt jazz-rock. Le résultat, c'est une sorte de world music à notre façon.



Où avez-vous enregistré l'album ? Et qu'est-ce qui a changé dans votre façon de faire ?

Philippe : On l'a enregistré au Studio West 318 chez Amaro Almeida. J'avais déjà bossé avec lui pour un autre projet, ça s'est très bien passé. On voulait un enregistrement live, sans overdubs. On était prêts, donc on a joué les morceaux plusieurs fois et choisi les meilleures prises.


Christophe : Zéro retouches. Et on a enregistré avec nos effets directement, comme en concert. Amaro a trouvé le son rapidement, il a juste ajouté un peu de réverbe pour l’espace. C'était simple, fluide.


Philippe : On a aussi fait venir Maurizio Giulani pour filmer l'enregistrement. Quatre morceaux, trois caméras, de belles images. C'est un bon complément, même si on a l'air un peu sérieux sur les vidéos – logique, c'était intense.  



Où peut-on trouver votre album "Hurry up"?

Christophe : Il est dispo sur toutes les plateformes (Spotify, Deezer, YouTube, etc.) via DistroKid. Pas sur Apple, c'est plus compliqué. Sinon, on le vend en direct : par mail à chris_leu@bluewin.ch ou par Twint au 079 709 45 71. On peut aussi l’envoyer par la poste. Et bien sûr, il sera en vente lors de nos concerts.


Philippe : On propose aussi une version physique avec CD et clé USB, pour ceux qui n'ont plus de lecteur. Le packaging est soigné, on a bossé avec une artiste pour la pochette. C'est un vrai objet, pensé comme un tout.




Quel matériel de musique utilisez-vous ?

Christophe : Je joue sur une Godin Multiac nouvelle génération, couplée à un ampli Schertler David. J’ai un petit pedalboard avec réverbe, chorus, EQ, mais je reste très sobre. L’essentiel vient du toucher. Je lime mes ongles avec précision tous les soirs, c’est une part importante du son.


Philippe : Moi, j’utilise une PRS semi-hollow, très confortable, très polyvalente. Elle passe du jazz à des sons plus saturés. Mon ampli est un Bogner Duende. C’est à lampes, chaleureux, fiable. Et j’ai un pedalboard assez complet, construit par Sergio, avec contrôleur MIDI. Pas de ronflette, précis, efficace. On est tous les deux très contents de nos setups.



Vous avez composé tous les morceaux ?

Christophe : Oui. Chacun amène ses morceaux. En général, je fournis partition et maquette audio. Philippe propose des ajustements, on peaufine ensemble. On garde toujours une partie pour l’improvisation.


Philippe : C’est très écrit, mais jamais figé. On est comme dans un groupe de rock ou de jazz : si l’un a une idée meilleure, on l’essaye. Par exemple, sur un de mes morceaux, Christophe a joué une partie en harmoniques qui était parfaite. Et sur deux morceaux très écrits à la base, on a ajouté des solos totalement libres. On veut garder cette fraîcheur.



Quel est votre lien avec Servette-Music ?

Christophe : Il est fort ! Je suis client depuis les années 80. Ma première guitare venait de chez Saxo Musique, puis j’ai connu Otto, puis Pierre, puis Yves, puis Sergio. J’ai acheté tous mes instruments chez vous, sauf les Godins (je suis et reste endorsé depuis une tournée dans les années 90). Il y a une qualité de service rare. Une fois, Sergio est venu chez moi avec une mécanique pour me dépanner à la veille d’un concert. Sans rien demander. C’est à ça qu’on reconnaît les bons magasins.


Philippe : Idem. Tous mes instruments viennent de chez vous. Ce que j’apprécie, c’est que vous êtes au service des musiciens. Vous connaissez vos produits, vous êtes musiciens aussi. C’est ce qui fait la différence. Et le rapport qualité-prix est très bon.



Vous enseignez encore ? Et comment l’enseignement a-t-il évolué ?

Christophe : Oui, j’enseigne encore, surtout à des adultes. J’aime ça. L’enseignement nourrit la scène, la scène nourrit la composition, etc. Ce que j’ai remarqué, c’est que les gens viennent me voir car ils sont souvent déçus par les cours en ligne. Il faut un prof, un vrai, pour corriger les positions, guider, expliquer. Le virtuel a ses limites.


Philippe : Moi, je n’enseigne plus. J’ai donné pendant 38 ans, surtout en atelier et en écriture. Mais je fais encore des stages, des masterclasses. L’enseignement a changé : les outils sont là, les logiciels, les samples, mais il ne faut pas se leurrer. On peut tricher facilement. Il faut toujours savoir ce qu’on fait, sinon on se perd.



Quel conseil donneriez-vous à une ou un jeune qui veut se mettre à la guitare ?


Christophe : Trouver un vrai prof. Aller voir des concerts. Comprendre pourquoi on joue. Et commencer par une guitare acoustique. Pas une électrique comme un jouet. Il faut apprendre à faire sonner une note. Ensuite, on peut tout faire.


Philippe : Moi, je dirais : une base classique, même si on veut faire du rock. Apprendre avec la main droite, les arpèges, ça sert toujours. Et aujourd’hui, il y a des profs ouverts, polyvalents. C’est important de trouver quelqu’un qui partage la passion. Pas juste un prof technique. Et il ne faut pas oublier : jouer, c’est aussi écouter.