> Bonjour Bruno, tu es professeur de guitare au Conservatoire de musique de Genève. Peux-tu présenter ton parcours à nos lecteurs et à nos lectrices ?
J'ai commencé la guitare classique à l'âge de neuf ans à l’APCJM de Meyrin. J'ai choisi la guitare classique parce que je voulais tout jouer, et mon professeur – Paul Portman – m'a dit en gros : "fais du classique et tu verras ensuite". Vers 13 ans, j'ai découvert Nirvana et j'ai commencé à jouer de la guitare électrique dans un groupe de rock/metal avec des potes, tout en faisant de la guitare classique à côté.
Mon prof m'avait inscrit au Conservatoire de Genève parce qu'il trouvait que je me débrouillais bien, et j’ai donc appris le solfège tard, puisque j'avais 14 ans. C'était difficile pour moi parce que je n'avais pas du tout envie (rires)… Par la suite, j'ai rencontré un prof au Conservatoire, Alessio Nebbiolo, qui m'a parlé de la Haute Ecole et des possibilités qu’elle offrait. Pour moi la guitare à ce moment, c'était encore juste un hobby, pas un travail, mais il m'a présenté à Dagoberto Linhares, le professeur à la Haute École de musique de Lausanne, et il m'a poussé à devenir professionnel. Je suis donc rentré en cursus pro et j'ai fait mon Bachelor et deux masters. Le master de concert, qu'on appelait "Virtuosité" à l’époque, et puis le master de pédagogie. J’ai ensuite passé le concours du Conservatoire de Genève et j’y suis revenu pour enseigner.
> Quelle est ton actualité en tant que musicien ?
Je viens de sortir une chanson il y a quelques jours et qui s'appelle "Tout bas", dont je vais commencer la promo dans les semaines à venir. J'ai envie de sortir une chanson par mois pendant cinq mois, sur toutes les plateformes : Spotify, Deezer, etc. A côté de ça, j'enseigne au Conservatoire pour les guitaristes classiques ainsi que la musique actuelle pour les musiciens classiques – un projet que j'aime beaucoup et que j'ai envie de développer encore plus. Et puis en 2024, je vais reprendre des compositions pour les autres artistes.
> En tant que professeur au Conservatoire de Genève, peux-tu nous dire quelques mots sur cette institution ?
Indépendamment des préjugés qu’on peut parfois avoir sur l’exigence ou autre, un conservatoire, c’est avant tout l’école de musique de l'État. C'est pour ça qu'il y a des examens et un cursus, parce que comme c'est financé par l'État, on exige des méthodes justifiées et des résultats avérés. Si les élèves ne font rien, ils coûtent de l’argent et ils prennent la place de quelqu'un de motivé qui aurait besoin de la place qu’ils occupent.
> En effet, tu es guitariste classique mais tu enseignes aussi les musiques actuelles…
J'ai un profil un peu sympa pour un prof, vu que je suis dans les musiques actuelles et dans la musique classique. J'essaie de faire le pont entre les deux au Conservatoire. Mon rôle en faisant travailler les musiques actuelles au musiciens classiques, c’est déjà de leur permettre de jouer. Bien sûr, ceux qui veulent devenir virtuoses sont les bienvenus, ces cours de musique actuelle se concentrent sur le fait de jouer et de comprendre les liens entre la musique classique et les musiques actuelles, au niveau de la technique et de la composition.
> Qu’apportent les musiques actuelles aux musiciens classiques ?
J'invite tous les élèves à développer leur curiosité. Pour vraiment prendre son pied comme élève au conservatoire, il faut être curieux. La formation va apporter des bases, et transmettre des techniques sophistiquées. Mais si l'élève est curieux, il pourra aller plus loin et dépasser les enseignements en s’imprégnant d'autres styles, et en abordant d’autres domaines musicaux comme la composition, l’arrangement, ou la production. L’expérience m’a enseigné que c’est une chance qu’on peut se donner à soi-même : ce qui m'a permis de rentrer dans la musique actuelle et de composer pour les autres, c'est la curiosité.
> Comment a commencé ton aventure dans le monde de la musique ?
Quand j'étais gamin, j’avais adoré "Angie" des Rolling Stones, et je voulais la jouer. À l'époque, j'avais sept ans, j'étais trop petit, et mes parents se sont dit que c'était un caprice. Ils m'ont acheté une guitare à King Jouet, tu vois le genre ? Même avec toute la bonne volonté du monde, ça ne marchera pas. Et j'avais acheté un CD-ROM à l'époque pour apprendre la guitare. J'avais essayé des accords et donc deux ans plus tard, quand j'avais neuf ans, mes parents ont réalisé que ce n'était pas un caprice et ils m’ont inscrit à l’APCJM de Meyrin. C'est là que j'ai rencontré Paul Portman, et c'est lui qui m'a fait commencer la guitare classique.
> Tu avais quoi, comme guitare ?
Quand mon prof m’a présenté la palette de toutes les guitares (électrique, acoustique ou classique), j’ai répondu que je voulais tout faire. Mais il m’a recommandé de commencer par le classique et de voir plus tard. J’ai donc commencé sur une guitare classique 3/4, une toute petite guitare d’une élève qui avait grandi et ne pouvait plus la jouer, et dont je ne me souviens plus du tout de la marque. Par la suite, j’ai eu une Cuenca, une Hanika, et puis une Picado.
> Sur quel(s) modèle(s) de guitares joues-tu en ce moment ?
Quand je suis devenu professionnel, j'ai pris une Vogt, qui est une guitare de concert faite par un luthier sur laquelle je joue principalement, mais aujourd’hui j’ai des guitares pour chaque situation : pour l'enseignement, j'utilise beaucoup Hanika. Si c'est pour jouer ou enregistrer du classique, c'est Vogt. Et après, si je joue amplifié avec un micro dedans, j'ai une Prodipe qui est très bon marché, mais dont je trouve le pré-ampli super. En guitare acoustique, j'ai deux Martin – que j’ai achetées ici chez Servette-Music – une HD-28 en palissandre de Madagascar pour les enregistrements et une OM-28 pour les concerts. En électrique, je joue sur Les Paul. J’en ai plusieurs et j'adore ça, parce que c'est celle dont le manche se rapproche le plus de celui d’une guitare classique.
> Quelles sont les caractéristiques qui te plaisent sur ces instruments ?
Ma guitare classique, la Vogt, est une guitare de concert que j’ai choisie pour la simple raison que j'adore le son qu'elle a, et sa projection. Ce n’est pas forcément la guitare la plus simple à jouer parce qu'elle est grosse, mais j'adore sa puissance sonore et les couleurs différentes qu'elle a selon la manière dont on la joue. Normalement, on essaye de ne pas être amplifié pour avoir la vrai reverb de la salle et de la guitare. Et je trouve que celle-ci a vraiment un son à elle. Dans les guitares classiques "de tous les jours" comme les Hanika, j’aime le grand confort de jeu, le toucher léger, mais le fait de retrouver tout de même plusieurs couleurs.
En acoustique, j’aime aussi la projection et la clarté de ma Martin HD-28. C’est une guitare très polyvalente, et elle peut produire une masse sonore aussi bien qu’un un son défini, selon que je joue plus ou moins avec les ongles pour faire sortir les aigus. L’OM, je l’apprécie pour le confort de jeu, c’est pour cela que je la prends en concert. Je retrouve un peu l'énergie de la grande, mais bien sûr, là, c'est amplifié.
Finalement pour les électriques, j’aime la Les Paul pour le son de base, massif, et le toucher, car le manche un peu plus épais – même s’il dérange certains – me convient très bien car je suis habitué à jouer avec des pavés. Et puis, j'aime son look : je la trouve super belle
> Tu joues d'autres instruments ?
Jouer, c'est un grand mot, mais je compose au piano, car c'est pratique visuellement : les aigus sont à droite, les basses sont à gauche. Et j'ai un autre toucher. Quand je joue de la guitare, j'ai des réflexes, comme tout guitariste ; t'écoutes Jimmy Page, tu sais que c'est Jimmy Page. Tu entends Santana qui fait trois notes, tu sais que c'est Santana. Pour perdre un peu mon style, pour changer, je me mets au piano et je sors des harmonies différentes. Je touche aussi un peu la batterie parce que j’ai beaucoup joué dans des groupes, et qu’on a toujours l’occasion de glaner quelques trucs comme ça. Mais mon instrument, c'est la guitare.
> Quels sont tes influences musicales majeures ?
Comme tout le monde, j’ai évolué en grandissant, mais je suis quand même très rock. Sans doute l'influence de mon père quand j'étais petit… A l'adolescence, j’aimais beaucoup le grunge. Je suis de la génération Linkin Park, Sum 41, tous ces groupes de rock, punk-rock, pop-rock, etc. Je me suis aussi penché les musiques espagnoles, car je jouais de la guitare. Je suis un grand fan de Paco De Lucía, par exemple, et de compositeurs comme Joaquín Rodrigo, qui a composé le Concerto d'Aranjuez.
Ensuite, j'ai découvert la musique de film et ça a pris le dessus tout pendant toute une période. J’écoutais principalement les grands noms comme Hans Zimmer et John Williams, bien sûr, ceux qui sont très influencés par la musique classique. D’une certaine manière, c'est la musique classique d’aujourd’hui. J’aime d’ailleurs en général ce qu'on appelle la musique à l'image, comme la musique de film pure, mais aussi ce que fait un artiste comme Woodkid, dont je suis très fan.
Je vogue donc un peu comme ça entre le rock, comme 30 Seconds to Mars, la pop – genre Imagine Dragons – et le classique sous toutes ses formes. Je ne suis pas très musiques urbaines ; j'en écoute parce que j'en compose, mais mes influences sont plutôt rock et pop.
> Donc tu aimes l’énergie d’un style plus que ses codes ?
Avec mon background classique, tu ne seras pas étonné d’apprendre que j’aime les choses orchestrales. J’aime les trucs où, quand le refrain arrive, tu le sens arriver, et où ça explose quand il est là. On retrouve ça par exemple chez Aznavour ou Brel dans la variété française. Dans "Ne me quitte pas", la composition et l’arrangement rendent évident au bout d’un moment que c'est la fin du monde pour lui.
Je retrouve ça grâce à la disto dans le rock. Je ne suis pas forcément fan d'un groupe en particulier, et c'est effectivement plus cette énergie qui se dégage et qu'on retrouve dans le Concerto d'Aranjuez, chez Beethoven ou chez Rachmaninoff.
> Tu as vu les instruments que nous avons en magasin, lesquels ont retenu ton attention ?
C’est comme aller dans un magasin de bonbons quand on est gosse, tu veux tout prendre. En ce moment, je suis assez attiré par les Fender, les Strat en particulier, parce qu'elles sont faciles à jouer, et que je n'en ai pas. Et vous en avez de super belles.
> Comment décrirais-tu ton expérience avec Servette-Music ?
J'avais à peine dix ans quand j’ai connu Servette-Music, donc c’est une longue expérience. Je venais de commencer la guitare, il me fallait des cordes, et j’ai rencontré Sergio. Ensuite, j’ai voulu monter un groupe de rock et il me fallait ma première guitare électrique. Je suis donc revenu et j’ai acheté une Epiphone SG – je trouvais qu'elle ressemblait à Batman, j'étais super fan. A partir de là, je suis venu ici pour tout. On est bien reçu, on est tenu au courant de tout ce qui se passe sur la guitare, le service est excellent… En fait, on est à la maison chez Servette-Music : on vient ici, on se pose, on joue, on discute. Tout le monde est sympa, on n’est pas poussé à acheter. C'est quelque chose que j'aime beaucoup, cette absence de pression.
Et puis il y a du bon matériel, beaucoup de belles choses. Ce qui m'a marqué, c'est que dans les premiers prix, il n'y a pas de guitares injouables qu'on vend en général juste pour faire du chiffre. C'est pour ça que j'envoie des débutants ici en toute confiance. Ils viennent tout seuls, ils sont bien reçus, et ils reviennent avec de bons instruments. Donc j'envoie tous mes élèves ici parce vous ne vendez que des guitares très bien, et qu’ils trouvent toujours celle qui leur convient.
> Quel est le meilleur souvenir de ta carrière de musicien ?
Un de mes moments les plus mémorables en tant que musicien était lors d'un concert en Inde, ma toute première fois dans ce pays. Sur le plan culturel, c'était une expérience très différente. Le lieu était vaste, et il devait y avoir entre 500 et 800 personnes. Pour de la guitare classique, c'était assez remarquable. A un moment j'ai exécuté un trémolo et le public a réagi de manière incroyable, comme si j'avais joué un solo de rock. Ils criaient, manifestaient leur enthousiasme, lançant des objets. C'était surprenant pour un concert classique. J'ai retrouvé cette sensation que l'on éprouve dans le rock, lorsque le public chante avec vous, même en jouant du classique.
Cela m'a véritablement donné des frissons et j'ai même ri en jouant.
Un autre moment marquant a été lors de ma participation à l'émission de Ruquier avec Grand Corps Malade où nous avons joué une chanson. Ces émissions sont préenregistrées, et lorsque nous avons interprété la chanson "Dimanche soir" avec Grand Corps Malade, l'acteur Bruno Solo a été ému jusqu'aux larmes, et il est venu me féliciter en personne dans ma loge après le concert. C'était déjà une expérience marquante. Mais ce qui était véritablement étonnant, c'est que l'émission a été diffusée le samedi, soit trois jours après, en pleine nuit. Nous étions éveillés dans l'hôtel d'un ami à Loèche-les-Bains, et nous avons regardé l'émission. C'était étrange de réaliser que dès le lendemain, nous étions numéro un des ventes partout, et que l'on parlait de ma composition dans toutes les émissions en France. Nous avons même été invités au JT de 20 heures !
Cette nuit-là était extraordinaire. J'avais simplement composé une chanson, quelque chose que je n'avais jamais fait auparavant, et le lendemain, tout a changé. On parlait de moi, on m'invitait dans des magazines de guitare. C'était complètement fou. On ne parlait pas seulement de l'artiste, mais du compositeur que je suis. Je n'étais pas préparé à cela. C'était étrange, mais aussi extrêmement gratifiant. Et puis deux ou trois jours après cette émission, l'émission "Touche pas à mon poste" en a parlé, disant que c'était l'un des plus beaux moments télévisés de l’année. Mais le plus drôle, c'était que je recevais des messages de personnes qui me disaient : "tu as percé, tu dois être au top en ce moment" alors que je repassais ma lessive dans un appartement qu’un ami m'avait prêté, car c’était la galère…
> Comment perçois-tu l’évolution de l'enseignement de la guitare classique ?
Internet a apporté des avantages et des inconvénients dans l'apprentissage de la guitare, car les vidéos YouTube sont accessibles mais ne remplacent pas un professeur qui peut corriger la posture et personnaliser l'enseignement en fonction des besoins. Certains débutants qui apprennent avec des vidéos peuvent rencontrer des lacunes et devoir tout reprendre à zéro. Et puis il y en a d’autres qui réussissent rapidement et qui deviennent autonomes.
Au Conservatoire, Internet a élargi l'accès à des chansons et des artistes, et facilite pour les élèves de développer leurs propres goûts musicaux. D’un autre côté, ça peut aussi conduire à un manque de personnalité artistique si tout est pris sans discernement. Les playlists Spotify offrent une variété de choix, mais peuvent aussi altérer la définition artistique personnelle. Je pense que les smartphones ont, eux, vraiment transformé l'enseignement de la musique en permettant l'enregistrement et le partage, et une meilleure visualisation et compréhension des erreurs. Jamais on aurait eu un mec qui balade ses 20 kilos de caméra pour enregistrer la posture d’un gamin de 12 ans qui essaye de jouer un truc pour la première fois. Là, tout le monde est équipé…
> Comment es-tu devenu compositeur ?
C’est venu naturellement. Depuis que j'ai appris à jouer de la guitare, même quand je jouais cinq notes, j'ai commencé à composer avec ces cinq notes. Ensuite, quand j'ai monté un groupe de rock avec des potes à 13 ans, j'étais le seul qui savait jouer car les autres commençaient. Donc c'était moi qui composais les morceaux. Et puis la première fois qu'on m'a demandé de composer un spectacle de danse, j’ai dit oui sans avoir jamais fait ça. J'ai toujours fait la différence entre travailler, jouer et composer. C'est-à-dire que je travaillais tous les jours, mais quand il fallait jouer, j'avais envie de créer des choses, de m'approprier les musiques. Mais je n’ai jamais pris de cours de composition.
> Quel est ton processus de création en tant que compositeur ?
J'essaye des trucs devant la télé, je laisse mes doigts faire. Mais il ne faut pas que le film soit trop bien parce que sinon je commence à le regarder (rires). Il y a un truc qui ressort de là et j’enregistre des mémos vocaux sur mon téléphone. Je dois avoir 800 enregistrements audio dessus… Avant, je mettais des noms, maintenant, je ne le fais plus. Après je réécoute et je retravaille.
> Et d’un point de vue pratique ?
Je débute en mettant les notes sur papier. J’utilise Sibelius, un logiciel spécialisé qui permet d'écrire les notations musicales. Parfois, avant d'écrire les partitions, je fais une esquisse en MIDI. C'est une étape préalable pour me donner une impression du rendu sonore que je vise.
Dans certaines créations, comme pour des spectacles de danse, j'ai dû composer des œuvres complexes. Tout cela prend vie grâce à Sibelius. L'utilisation de Sibelius me permet d'écrire la musique que j'ai en tête, mais je dois avouer que jouer d'autres instruments à cordes n'est pas ma spécialité. Heureusement, j'ai eu l'occasion d'explorer le violoncelle au sein du duo que je forme avec Tiery F, appelé Duo Eras. Ces expériences m'ont apporté une perspective enrichissante, particulièrement utile dans mes compositions.
Lorsque je compose pour la guitare, je suis seul. En revanche, pour des projets impliquant d'autres artistes comme Grand Corps Malade, je compose de mon côté et envoie mes créations. Ensuite, c'est l'arrangeur de l'artiste qui intervient pour donner la forme finale à la musique. Pour mon propre projet, je collabore avec Tiery. Nos échanges se font souvent par WhatsApp, où je lui envoie mes idées, généralement des mélodies ou des voix, en gardant le tempo. Il me renvoie alors un début de production enrichi avec des éléments tels que batterie et effets. C'est un véritable échange, un va-et-vient créatif entre nous.
> Tu fais toujours faire les arrangements en collaboration avec d’autres ?
Personnellement, je ne suis pas un expert en arrangements musicaux et je sais que d'autres sont bien meilleurs que moi dans ce domaine. Ma force réside dans la composition mélodique et harmonique. Je chéris mes mélodies, je trouve qu'elles ont du potentiel. Si je les arrange, c'est bien, mais si Tiery s'en charge, elles peuvent devenir des hits radiophoniques. Je reconnais les compétences de chacun, et je crois qu'il est essentiel de travailler avec des personnes qui excellent dans leur domaine. C'est pourquoi, travailler avec Tiery, un arrangeur et compositeur chevronné, est une évidence pour moi.
Je suis convaincu qu'il y a de la place pour tout le monde dans ce domaine créatif. Collaborer avec des pros dans leur domaine, comme Tiery dans l'arrangement, me permet de mettre en avant mes compositions de manière optimale. On forme un binôme parfait, et bien que mon projet musical porte mon nom, c'est avant tout une collaboration entre lui et moi, une synergie créative qui donne vie à notre musique.
> Quels sont les projets qui t'animent pour l'avenir ?
Ce qui me motive profondément, c'est que je vis de la musique depuis mes 19 ans. J'espère de tout cœur pouvoir continuer ainsi toute ma vie. C'est une passion qui m'anime. J'aspire à ne jamais perdre cet engouement. C'est pourquoi, de temps en temps, je fais des pauses, je compose pour d'autres artistes, puis je reprends pour créer mes propres chansons. J'aime pouvoir jongler entre mes différentes carrières. C'est ce qui me stimule le plus. Qui sait, peut-être que ma petite fille aimera la musique, et cela serait une expérience fantastique de partager cette passion avec elle.
Sinon j’adore enseigner, c'est une réelle passion pour moi, donc je suis très investi dans le développement du cours de musiques actuelles. J'espère vraiment qu'il va s'épanouir, car c'est quelque chose que j'apprécie énormément, et je vois que les élèves aussi l'apprécient. Je pense qu'on peut créer des groupes de pop très expérimentaux grâce à cela. Actuellement, je travaille avec divers instruments comme la batterie, la guitare, le piano, et même un trombone, ce qui est vraiment enrichissant. Dans mes cours de guitare classique, j'espère que certains de mes élèves seront passionnés et feront carrière dans la musique. Comme tout professeur, j'espère avoir des élèves qui surpasseront mes attentes et qui seront bien meilleurs que moi.
> Quel conseil donnerais-tu aux jeunes qui débutent ?
Bien sûr, j'ai quelques conseils à partager, surtout pour ceux qui débutent dans l'univers de la guitare !
Tout d'abord, l'écoute de la musique est essentielle. Il faut se plonger dans la musique, guitare ou pas guitare. Bien sûr, il faut écouter des guitaristes qu’on apprécie, mais il ne fait pas s’arrêter là. C’est important d’explorer d'autres instruments, et c’est captivant d'essayer de reproduire leur style de jeu sur une guitare.
Ensuite, il faut bien choisir sa guitare. Même si on débute et qu'on ne sait pas encore jouer, c'est crucial de se rendre dans un magasin et d’essayer les guitares. Et si on ne sait pas jouer, il faut demander au vendeur de jouer devant nous et choisir celle qui nous plaît le plus. Il fait bien sûr éviter les guitares bas de gamme qui vont causer plus de frustrations qu'autre chose : elles vont sonner mal, faire mal aux doigts, et le risque est d'être rapidement démotivé. Donc il faut investir dans un instrument qui donne envie de jouer.
Et puis finalement, ce n’est pas un mystère, la pratique régulière est la clé. Je sais que la vie est trépidante, mais il faut s'entraîner presque tous les jours, même si c’est juste 15 minutes. Apprendre la guitare, c'est un peu comme apprendre à marcher ou à faire du vélo. C'est à la fois un apprentissage mental et physique. Les doigts doivent s'habituer aux mouvements, et c'est un voyage où la persévérance paie. Mieux vaut un peu tous les jours que beaucoup une journée et rien pendant plusieurs jours. La musique peut sembler frustrante par moments, mais une fois qu'on surmonte ces défis, il n'y a pas de plus grande satisfaction que de jouer de la musique ou de la guitare.
Alors, écoutez de la musique, choisissez une bonne guitare, et pratiquez régulièrement. Voilà mes conseils.