> Salut Éric, tu es président du BAG, la Blues Association Geneva, depuis six ans. Tu as complètement relancé cette association qui aujourd'hui atteint plus de 180 membres. Comment expliques-tu cet engouement pour le blues à Genève ? Et qu'est-ce qui est bien au BAG ?
D'abord, merci de me recevoir, c’est vraiment chouette. Et je le dis tout de suite : Servette-Music est un partenaire essentiel pour nous. Vous nous soutenez depuis longtemps, vous êtes là techniquement, matériellement, humainement. C’est précieux. J’espère qu’on va continuer cette collaboration encore longtemps.
Pour répondre à ta question, on est repartis en 2019 avec une nouvelle équipe. À l’époque, on avait un peu plus de 50 membres. Aujourd'hui, on en a 185. On vise les 200 d’ici la fin 2025. On n’y est pas encore, mais la dynamique est bonne. Cet engouement vient du fait qu’on est quasiment les seuls à Genève à proposer du blues de manière régulière. Et on ne s’arrête pas là : on ouvre aussi au blues rock. On n’est pas les ayatollahs du blues. On veut que ce soit vivant, accessible. Et ce qui fait la force du BAG, c’est surtout l’ambiance. Les concerts ont lieu dans une vraie salle avec une vraie scène, au Brasseur des Grottes. Les gens peuvent manger, boire, discuter. Et sur scène, on a une vraie diversité de groupes, locaux, suisses, internationaux. Il se passe quelque chose à chaque fois.
> Comment devient-on membre du BAG ?
Très simple. Soit tu viens directement sur place et Jane t’accueille avec son grand sourire et son accent anglais pour t’inscrire, soit tu t'inscris via notre site internet. Il va bientôt changer, mais pour l’instant, le formulaire est en ligne. L'adhésion coûte 90 francs par an. Pour ça, tu as accès à plus de 30 événements. C’est aussi une manière de soutenir l’asso, pas juste d’en profiter.
> Justement, quelle est la mission du BAG ?
Organiser des concerts, bien sûr, mais aussi des jams pour donner une scène aux musiciens locaux. Et faire découvrir toute la richesse du blues – et du blues rock – au public genevois. Le BAG, c’est le Blues Association Geneva. Tout est dans le nom.
> Combien de soirées le BAG organise-t-il par année et comment ça se passe ?
On fait ça tous les jeudis. Les jeudis du BAG, au sous-sol du Brasseur des Grottes, 6 rue de la Servette. Facile d’accès, parking Cornavin juste à côté, transports publics aussi. L’endroit, c’était un ancien cinéma, donc l’acoustique est bonne, la salle est sympa. On fait plus de 30 événements par an. En plus, on joue à la Fête de la Musique, sur une scène à la promenade des Pins, magnifique. Et maintenant, on a le Geneva Blues Festival.
> Quelles sont les dernières nouveautés au BAG ?
On a beaucoup bossé sur le son. On a eu des soucis techniques dans le passé, on ne va pas se mentir. Aujourd’hui, c’est réglé. Notre ingé son Franck a tout repris en main, tout le matos a été optimisé. C’est nickel maintenant.
Autre nouveauté : la communication. On a une nouvelle équipe dans le comité, avec des gens qui maîtrisent les réseaux sociaux, Insta, Facebook. C’est pro, ça se voit. Et puis évidemment, le gros changement, c’est le Geneva Blues Festival. Deux soirs, les 16 et 17 mai. Deux groupes locaux – Geneva Blues Band le vendredi, Blues Power le samedi – et trois groupes internationaux : Henrik Freischlader, Bex Marshall et Johnny Gallagher. C’est la première fois qu’on monte un truc aussi ambitieux.
> Qu’espérez-vous réaliser avec le Geneva Blues Festival après le succès des Geneva Blues Evenings ?
En 2024, on a fait notre premier vrai test hors les murs avec le Geneva Blues Evening à l’Alhambra. C’était une soirée. Gros succès. Alors on s’est dit : on passe à deux. On garde la recette : un groupe local, un groupe international par soir. Le vendredi : Geneva Blues Band, 16 musiciens de la région, puis Henrik Freischlader, un des meilleurs bluesmen européens, pas encore très connu ici mais incroyable. Le samedi : Blues Power, encore des pointures locales, puis Bex Marshall – énorme voix anglaise – et Johnny Gallagher pour finir. Là, on est dans le très solide.
> Comment fait-on pour attirer de grands artistes à Genève pour un tel événement ?
C’est du travail. On reçoit une vingtaine de demandes par mois, de Suisse, de France, d’Angleterre, des États-Unis. Mais on ne peut pas tout prendre. Il faut que ça colle avec les tournées des artistes, sinon c’est trop cher. Henrik Freischlader, par exemple, sera en Allemagne la veille et le lendemain. Il fait 800 km pour venir. C’est une chance. Et plus notre réseau grandit, plus on a d’options. La commission musicale fait un super boulot, on construit une vraie base.
> Zep a réalisé l'affiche du festival, comment ça s’est passé ?
J’étais bluffé. Je ne connaissais Zep que par ses œuvres. Il est très humble, il a été tout de suite partant. Il nous a proposé deux affiches. On a voté au comité. Celle que vous avez vue sur les réseaux, c’est le modèle qu’on a choisi. Merci Monsieur Zep !
> Quel était le brief donné à Yves Staubitz pour le Geneva Blues Band ?
En 2024, je lui avais demandé de monter un groupe avec les membres du BAG, des musiciens expérimentés. En 2025, je voulais du changement, plus de diversité, notamment une présence féminine. Je lui ai donné quelques noms, et carte blanche pour le reste. J’ai hâte de voir le résultat.
> Avec l’arrivée de nouveaux membres au comité, comme Loan Baeriswyl, qu’attends-tu de cette équipe ?
Le comité a beaucoup changé en deux ans. Toi, Claude, tu es arrivé, Mathias Hug, qui gère tous les réseaux et représente Allianz. Bernard Gay nous aide sur les textes et les contenus. Et Loan, jeune musicien de 25 ans, qui a rejoint le comité de son plein gré. Ce que j’attends ? Qu’on prenne du plaisir, qu’on fasse du bon boulot et qu’on continue à faire avancer le BAG. Je crois qu’on est sur la bonne voie.
> Que vous apportent vos sponsors principaux comme Allianz, Servette-Music et la ville de Genève ?
Servette-Music, c’est énorme. Le soutien technique, le matériel, le savoir-faire. Quand il y a un problème sur scène, Franck peut compter sur vous. Problème d’instrument ? C’est vous aussi. Et puis ta présence, Claude, dans le comité, avec ton expérience en marketing, c’est une vraie valeur ajoutée.
Allianz, via Mathias Hug, nous apporte un énorme soutien en communication et en réseau. Il est hyper impliqué.
La Ville de Genève, elle nous soutient économiquement depuis plusieurs années. Ce n’est pas encore suffisant à notre goût, mais on travaille dessus.
> Quel conseil donnerais tu à un jeune musicien voulant jouer du blues au BAG ?
Viens. Prends ton instrument, ton jack, et viens au BAG un jeudi. Parle à Dominique, Mathias ou à moi. Même si tu n'as jamais joué en public. C’est justement le bon endroit pour faire ses premiers pas. Tu seras accompagné, soutenu, tu joueras deux morceaux devant un vrai public, sur une vraie scène, avec un vrai ingé son. C’est une expérience qu’on n’oublie pas.