› Bonjour Didier, tu es facteur d’instruments à vent chez Servette-Music depuis plus de 40 ans. Avant de commencer, peux-tu présenter ton parcours à nos lectrices et nos lecteurs ?
J'ai fini l'école obligatoire à l'âge de 15 ans, comme la plupart, et j’avais toujours voulu faire un apprentissage manuel. Je voulais d'abord m’orienter sur l’ébénisterie mais je n'ai pas trouvé de place d'apprentissage à l'époque. Et puis, comme j’étais élève à l’Ondine Genevoise, une école de musique, avec mon père nous nous sommes penchés sur les opportunités dans la branche musicale. On s’est dit qu’il devait bien y avoir un magasin, un atelier qui entretenait tous ces instruments de musique que l'on voyait partout. C’est ainsi que nous sommes entrés en contact avec René Hagmann de Servette-Music, et c’est comme ça que tout a commencé : il m’a pris en stage, et une année plus tard, j’entrais en apprentissage.
› Et du point de vue de la pratique musicale ?
Du point de vue musical, j'ai fait le cursus normal de l’Ondine genevoise, c’est-à-dire quatre ans de solfège – obligatoire – pendant lesquels j’ai aussi commencé à jouer du fifre. Cette méthodologie de l’école permet aux élèves d’être dans les rangs et de participer aux cortèges et aux concerts pendant qu’ils apprennent à jouer d’un autre instrument de leur choix. Le mien s’est d’abord porté sur le tambour, dont j’avais toujours eu envie de jouer, mais en raison de problèmes physiques, je n'ai pas pu continuer au-delà de la première année et j’ai dû me réorienter.
J’étais intéressé par le cor d’harmonie, mais c’était une voie un peu saturée à cette époque, et je me suis donc mis au trombone à coulisse, que j’ai étudié pendant six ans. J’ai eu beaucoup de chance, car le professeur était Roland Schnorhk, musicien de l'Orchestre de la Suisse romande qui donnait aussi des cours à l’Ondine.
› Comment s’est déroulé l’apprentissage auprès de René Hagmann ?
C’était formidable. René m'a pris une année après ma demande, lors de ma quatrième année d’études du trombone, pour un apprentissage qui a duré trois ans et demi en tout. Là, j’ai appris à réparer les bois et les cuivres avec ce génie, on peut dire, et ça fait maintenant 42 années que je travaille avec lui dans l’atelier des vents de Servette-Music. C’est une drôle d’aventure que d’apprendre quelque chose avec quelqu’un et de devenir un de ses pairs au cours du temps.
› Quel tournant ont alors pris tes études musicales ?
J'ai continué à jouer dans les harmonies, et j’ai aussi fait dix ans de big band dans une formation de jeunes qui s'appelait le Ginger Orchestra. C'était intéressant car nous nous produisions partout : dans les hôtels, dans des salles de fêtes, dans des festivals, et dans les Jazz Parade aussi. Et puis en parallèle, je suis rentré à la musique municipale de la ville de Genève, où je joue encore ; je suis quelqu'un de fidèle…(rires)
› Dans quelles autres formations joues-tu actuellement ?
J'ai fait du R&B pendant une année à l’époque, et je trouvais cela sympa mais sans plus. J'ai aussi un peu joué au sein de l'orchestre classique à quelques occasions, et j'ai aussi eu la chance de participer au projet amateur de l’OSR lors de sa première édition. C'était une expérience incroyable.
› En tant que facteur d’instruments à vents, tu travailles sur toute la gamme de ces instruments. En tant que musicien, joues-tu aussi d’autres instruments en plus du trombone?
Non, je ne joue que le trombone pour mes loisirs. Professionnellement, comme je suis spécialiste des bois, je joue du saxophone, de la clarinette, un peu de flûte, un peu de hautbois aussi maintenant, parce que j'en fais énormément pour ce qui est de l’entretien et des réparations. Mais ce ne sont pas des instruments dont je joue à la maison ou en groupe. Par contre, pendant mon apprentissage, j'ai fait deux ans de clarinette avec un professeur pour apprendre à jouer également un bois, en plus du trombone. Toutes les semaines, j'avais des cours de clarinette en parallèle de mes cours de trombone. Je savais déjà manier un cuivre, mais il m’a fallu aussi apprendre un bois dans le cadre de mon cursus, car il était important d’avoir une expérience de première main sur les caractéristiques de ces instruments, pour comprendre leur fonctionnement, avoir une idée concrète de la sensibilité et des méthodes des musiciens que j’allais aider.
› Dans ce que tu as dit, il manque la trompette ; tu en joues également ?
Oui, j’en joue un tout petit peu. J'en ai beaucoup joué à l'époque où je les réparais/restaurais. J'aime bien souffler dans un instrument une fois que j’ai terminé mon travail, pour éprouver la qualité de mes interventions une fois que j'ai fini de les régler ou de les réviser, mais maintenant, j'ai un peu plus de peine à jouer de la trompette. Je connais la technique pour souffler dedans, grâce à mon expérience de tromboniste, mais ça ne va pas plus loin.
› Tu te souviens de ton premier trombone ?
Oui, je m’en rappelle très bien. C'était une marque américaine qui s’appelait Olds, un modèle Ambassador. Ils faisaient de bons instruments à l’époque, et c’était un petit trombone simple – sans barillet – de milieu de gamme. J'aimais le son et les sensations qu'il offrait. Avec le temps, j'ai réalisé que j'avais besoin d'un instrument avec une perce plus grande, ce qui est sympa quand on joue dans une harmonie où on a besoin de plus de volume, et d’une grande projection. Puis après, je me suis mis à un trombone Vincent Bach, un trombone complet équipé d’un cylindre Hagmann. J’étais bien placé pour ça (rires).
› Quels sont tes styles de prédilection, tes préférences musicales ?
J'aime bien jouer dans des harmonies. Non, c’est pas vrai… J’adore ça ! Dans une harmonie, on joue de tous les styles de musique : jazz, rock, classique… C'est très enrichissant, et amusant aussi. D’une façon générale, j’écoute de tout, jazz, rock, classique, avec un petit penchant pour les musiques actuelles. Tu sais, je suis papa, et quand tu as des enfants, ils te font mettre la radio et les albums des artistes qu’ils aiment pendant les voyages en voiture. A force d’entendre ce qu’ils écoutaient, j’y ai pris goût (rires). Après, même si je suis assez ouvert à toutes les musiques, j’ai probablement un biais pour celle des années 80, parce que j’ai grandi avec.
› Quels aspects de la réparation d'un instrument trouves-tu les plus gratifiants et uniques ?
C'est une question un peu difficile parce que mon premier souci est lié à la satisfaction des clients plus qu’à la réussite purement technique de mes interventions. Ce qui compte pour moi, qui fait que j’aime mon métier, c’est de voir les musiciens que je sers sourire et les entendre me dire que leur instrument est parfaitement réglé ou réparé. Ça m’apporte beaucoup de satisfaction de constater le résultat de mon travail, car même si je l’effectue sur un objet inanimé – l’instrument de musique – je le fais pour la personne, l’humain qui en jouera. L’humain, c’est primordial…
Mais si je devais nommer une chose spécifique en termes techniques, je dirais que ce qui me plait le plus est la restauration d'instruments de musique. L’idéal pour moi, c'est quand je peux effectuer une intervention intégralement selon ma conception, et que lorsque je la propose à mes clients, je constate qu'ils sont hyper contents. Ce qui est extrêmement gratifiant. Et à vrai dire, j’ai rarement vu des cas inverses.
› En quoi consiste ton travail en tant que responsable de l'atelier des bois chez Servette-Music ?
Mes responsabilités débutent avec la réception des instruments pour leur réparation ou leur révision. Dans cette phase de contact avec les clients, je les écoute pour comprendre leurs besoins, leurs préférences, ils m'expliquent comment ils jouent, ce qu’ils attendent et ce qu’ils espèrent. C'est le côté devis : j’évalue les possibilités, je conceptualise les étapes, et avec l'expérience, je suis capable de faire des devis assez précis.
Et puis il y a le côté conseil : souvent, les musiciens viennent et me disent "j'aimerais juste un réglage", et en examinant leur instrument, je vois par exemple, sur une clarinette, qu’elle mériterait d’être révisée plus en profondeur, et qu’il faudrait quand même la démonter pour nettoyer les trous, de la perce, parce que ce sont des éléments qui influencent l’intonation. En discutant avec eux, en leur expliquant et en leur montrant parfois sur d’autres instruments ce que ça peut donner, ils comprennent la pertinence de mes propositions. Parce que finalement, ce qui compte pour eux, c’est qu’on fasse un boulot de fond avec sérieux.
En tant qu’artisan, je suis aussi bien sûr passionné par le contact physique avec les instruments : j'adore les toucher, j'adore les entretenir, et faire ce qu'il faut pour qu'ils fonctionnent de manière optimale. Et ça, ça nécessite que je me penche sur des choses plus terre-à-terre, et que je sélectionne et commande le matériel le plus adapté et les pièces les meilleures pour l’atelier, qu’il s’agisse des outils que j’utilise ou des pièces que je remplace comme les tampons, les ressorts, etc.
› Quelles sont les compétences essentielles à développer pour l'entretien et la réparation dans le domaine des instruments à vent, en particulier les bois ?
Dans ce métier, le gros de la compétence, c'est l'expérience. Écouter les gens, écouter les musiciens, c'est très important. Et puis il faut sentir les choses que les clients ne voient pas toujours, pour être capable de leur proposer des solutions qui leur parlent afin d'améliorer leur instrument. C'est assez facile de régler un instrument en fin de compte, mais sans les connaissances qu’on développe avec beaucoup d'expérience c’est presque impossible. Par exemple pour un tampon, il y a une certaine manière de le poser du premier coup qui fera qu’il tiendra longtemps. C'est un geste que l'on acquiert seulement en le faisant des milliers de fois ; il n'y a pas de bouquin qui permette d'aller plus vite. Il faut aussi prévoir la manière dont l’instrument va se dérégler, et dans quel sens, des choses qui dépendent de la manière dont le musicien s’en servira. C’est un savoir qui vient avec le temps, la pratique et l’expérience.
› Depuis le départ en retraite de Patrick Elle, tu t’occupes aussi des hautbois et des bassons ; comment appréhendes-tu le travail sur ces instruments ?
J'ai beaucoup travaillé avec Patrick, et en préparation à son départ, je l'ai longuement observé, car c'était lui le spécialiste. Avant ça, je ne touchais presque jamais les hautbois, parce que c’était son domaine. Mais depuis qu’il a commencé à préparer son départ à la retraite, je me suis mis à fond dedans, et j'ai constaté que ce n'était pas si difficile, surtout avec mon expertise en réparation de clarinettes et d'autres instruments à vent.
Une fois qu’on a posé un tampon, un liège monobloc sur un hautbois, le reste est de l’ordre du réglage. Il faut sentir les choses, faire essayer aux musiciens, et prendre quelques "coups de main". Car finalement, le travail de fond sur un instrument, qu’il s’agisse d’un hautbois ou une clarinette, est le même : on démonte, on nettoie la perce, on nettoie les trous, et on remonte. C'est surtout la pose des tampons qui est différente ; ceux d'un hautbois sont un peu plus difficiles à ajuster que ceux d'une clarinette, mais c'est une question de pratique.
En fait pour moi, l'instrument le plus difficile à restaurer ou à réparer, c'est la flûte traversière. Il y a toujours quelque chose d’aléatoire, car on utilise des tampons spéciaux en feutre avec un carton, et une baudruche qui bouge tout le temps. A l’inverse d’un tampon en liège qui, une fois correctement posé, restera en place jusqu'à ce qu'il faille le remplacer.
› Est-ce que tu peux nous donner des exemples des customisations que tu réalises pour les musiciens ?
L’un des types de customisations que je suis le plus fier d’avoir effectuées est la modification de certains clétages, sur les saxophones en particulier. J'en ai fait beaucoup pour améliorer l'ergonomie, le confort de jeu et faciliter les doigtés. Certains musiciens ont des limitations physiques au niveau des doigts, ou du mouvement des bras, et déplacer une clé à un endroit plus accessible est tout à fait faisable, même si c’est un travail qui demande une grande délicatesse.
› C'est comment, de travailler à côté de René Hagmann depuis plus de 40 ans ?
René Hagmann est mon mentor ; il m'a tout appris. Il a une connaissance phénoménale de l'histoire des instruments, des techniques de construction et des méthodes de jeu. Il va trouver des solutions raffinées pour résoudre un problème, se passionner des semaines sur un détail pour le bénéfice d’un client : "ce brevet a été déposé telle année, à telle époque, par telle personne…" Et puis il a une qualité de contact humain qui est généreuse et enrichissante pour les gens qui le côtoient. Je ne serais pas resté aussi longtemps si René n'était pas aux commandes.
En plus, c’est un inventeur de génie : il a développé plein de choses, comme le cylindre qui porte son nom, qui a été une révolution dans le monde du trombone, et qui équipe les meilleurs instruments des plus grands constructeurs. En ce moment, il termine le développement d’une clarinette, "Résonance", qui est la toute première clarinette au monde qui sonne vraiment juste, avec une émission absolument homogène ; c’est incroyable à voir et à entendre. Il a repris des anciens systèmes et les a remis au goût du jour. Il peut se le permettre, en tant qu’artisan, contrairement aux fabricants qui ne les mettent pas dans leurs catalogues par ce que ça leur coûte trop cher.
En te disant tout ça, j’oublie même de mentionner sa connaissance de la musique : René joue du jazz avec passion et talent, il suffit de l’écouter tester une clarinette pour s’en rendre compte.
› Tu fais aussi beaucoup de dépannages ; en quoi cela consiste-t-il ?
Oui, je fais quatre à cinq dépannages par semaine, en général pour des musiciens qui ont un concert le soir même. C’est très divers : ça peut être quelqu'un qui vient parce qu'il a une fente, par exemple, sur sa clarinette. Les musiciens ne peuvent pas toujours se permettre d’attendre trop longtemps pour qu’on leur règle ça. Les amateurs peuvent peut-être patienter un peu plus, mais les professionnels ont besoin de leur instrument pour travailler. Une clé qui plie, qui est tombée, la clarinette qui tombe, le saxophone qui tombe, ça peut arriver. Il faut donc avoir des gestes précis, rapides, et être disponible. C’est quelque chose que nous faisons naturellement chez Servette-Music, étant donné notre proximité avec les concertistes et les orchestres locaux.

› L'entretien et la réparation des instruments à vent est un vaste domaine. Comment as-tu acquis les compétences pour la réparation des hautbois et des bassons, qui sont notoirement les plus difficiles à réaliser ?
Pour le hautbois, j'ai appris au contact de Patrick Elle. Je m’intéressais à ce qu’il faisait, je posais des questions, et j’essayais de faire moi-même sous sa supervision. Ce qui est délicat avec le hautbois, c’est qu’il faut bien sentir ce qui se passe, car c'est plus fin qu’un saxophone ou un cor. Les réglages sont plus précis, plus sensibles à la moindre variation. Après, c'est souvent avec le musicien lui-même qu’on fignole le travail, car c’est lui l’expert de la pratique de son instrument. Et puis les anches de hautbois, c'est souvent un problème de bien les adapter à celui qui joue. En revanche, pour les bassons, le réglage qui est important, c'est le bocal avec la clé d'octave qui est assez difficile à gérer, car il faut que ça joue sur trois points distincts, donc c’est très précis à régler. Pour ce qui est des tampons et des clés, c'est moins complexe que la clé d’octave quand on connaît le reste des instruments à vent. Cela dit, c’est un instrument de grande taille, qui demande aussi une grande expérience.
› Parlons de la relève au sein de ton atelier. Comment se passe le travail avec la nouvelle génération représentée par notre apprentie, Aude Spack ?
Ça se passe très bien. Elle a des compétences incroyables et elle est très motivée. Elle adore faire, ne rechigne pas à la tâche. Elle comprend vite, et maîtrise assez rapidement les gestes. En plus elle a une personnalité très sympathique, ce qui fait que c’est facile d’entretenir de bons rapports avec elle. C'est quelqu'un sur qui on peut compter pour assurer l'avenir de Servette-Music et maintenir la satisfaction de nos clients.
› Qu'est-ce qui a changé dans l'entretien des instruments à vent, en particulier les bois, depuis que tu es entré en poste à l’atelier en 1981 ?
Peu de choses ont changé, à vrai dire. Le matériel est resté relativement le même, ainsi que les produits que nous utilisons. Il y a de meilleurs matériaux pour certaines pièces, et c’est digne d’être mentionné. Avant, par exemple, les tampons étanches n’existaient pas, du coup ils gonflaient, et tout se déréglait. Maintenant, ça se dérègle beaucoup moins. Pour les collages aussi, la colle Cyanocrilatique pour réparer les fentes, c’est extraordinaire. Et puis il y a les bagues en carbone. Tout cela permet une plus grande stabilité des réglages, et réduit leur fréquence. Ça augmente la fiabilité des instruments, ce qui permet aux musiciens de jouer avec une plus grande confiance.
› Et dans les cuivres, il y a eu des progrès ?
Oui, et là aussi, c’est beaucoup au niveau des feutres de butée, des tampons et des vernis, qu’il y a eu des améliorations. Les huiles, surtout. Pour celles et ceux qui jouent d’un cuivre, l'un des paramètres est la compatibilité de l'instrument avec la salive du musicien, ce qui est bien plus important que pour les instruments à vent en bois, où c'est marginal.
En fait, le gros des améliorations, je les constate sur les instruments d’entrée de gamme. C’est là qu’il y a eu un progrès immense en termes de qualité de construction, en raison des processus de fabrication industriels. Quand il fallait tout faire à la main, construire un trombone pas trop cher voulait dire y passer le moins de temps possible, et ça se ressentait dans le son, au niveau du jeu… Aujourd’hui, c’est une question d’économies d’échelle, ce qui permet d’avoir des instruments – relativement – peu chers qui sont très bien faits.
› Comment vis-tu l’ambiance de travail chez Servette-Music après toutes ces années ?
Servette-Music, c’est toute ma vie. Ça fait 42 ans que j’y travaille, et pour tout ce qui est vie de l’atelier, collaboration avec les collègues, je ne regrette rien du tout, au contraire. Franchement, il n'y a jamais eu de problème, on est dans un milieu musical, on partage une passion commune, et il n’y a pas de mille-feuilles managerial : on parle directement les uns avec les autres, avec les clients, avec les partenaires… C'est comme une famille, mais sans les ennuis, car on reste professionnels (rires).
› Quel conseil tu donnerais à une ou un jeune apprenti.e qui voudrait démarrer une activité au sein d’un atelier de bois ?
Déjà le plus important, c’est de jouer d'un instrument à vent, bien sûr. Peu importe que ce soit un cuivre ou un bois, à vrai dire, même s'il vaut mieux jouer d'un bois si l'on travaille dans un atelier spécialisé dans le domaine, clairement. Ça aide à comprendre les demandes des clients, à ressentir la finesse des réglages… Mais surtout, il faut être passionné, et aller au fond des choses, tout en restant assez zen. Parfois, on révise toute une clarinette en deux heures, parfois on met une demi-journée pour régler quelques clés. Ça demande de la patience, de la créativité, et bien sûr de l’habilité manuelle, mais ça, ça s’acquiert avec le temps. Finalement, c’est comme dans la musique en général : restez curieux, cherchez à vous améliorer, et ne lâchez jamais rien avant d’avoir trouvé la solution au problème. C’est ce qui permet de "sauver la vie" à nos clients, comme ils nous disent si souvent.